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Les pavillons les plus marquants de la Biennale d’architecture de Venise 2023.

Cette année, 64 pays sont représentés par des pavillons à la 18e Biennale d’architecture de Venise. Voici une sélection des plus intéressants. Le Brésil, qui a reçu le Lion d’or de la meilleure participation nationale, ouvre le bal.

BRÉSIL

Le pavillon brésilien a tout simplement été baptisé «Terra», donc «Terre». Son thème: que nous offre le passé pour l’avenir? L’accent est mis sur la vision du monde et le savoir des peuples indigènes et afro-brésiliens, ainsi que sur la manière dont ce savoir pourrait nous aider à assurer l’avenir de la planète. Mais c’est aussi la volonté de tenter de réparer les erreurs du passé. Il s’adresse à tous ceux et celles qui ont été autrefois réduits en esclavage, qui ont été dépossédés de leurs terres et de leur culture. La terre, titre de l’exposition, est le fil conducteur du concept de Gabriela De Matos et Paulo Tavares. Le sol, intégralement recouvert de terre, ou les socles, également en terre battue, semblent être les vestiges archéologiques d’une époque révolue. Les visiteurs sont invités à se pencher sur les traditions indigènes des quilombolas et sur les pratiques religieuses du candomblé – où l’on entre d’ailleurs en contact avec les ancêtres par le biais de la terre.

CORÉE

La Corée fait un voyage dans le temps et se propulse en 2086, année où la population mondiale atteindra son apogée avec plus de dix milliards d’habitants, selon les calculs des Nations Unies. Les directeurs artistiques Soik Jung et Kyong Park posent des questions sur la cohabitation du futur, sur les ressources qui seront encore disponibles et sur une possible réconciliation avec la nature. Les visiteuses et visiteurs sont tout d’abord invités à participer à un quiz. Les énormes boutons avec lesquels on peut choisir des réponses jaunes, bleues ou vertes dominent l’espace dans une ambiance mi-discothèque, mi-studio de télévision. Dans ce jeu participatif, il en va de la survie de l’humanité – pour que tout aille bien après 2086, nous devrons en effet prendre un grand nombre de bonnes décisions.

ALLEMAGNE

Des pays comme l’Allemagne comptent parmi les principaux responsables de la crise climatique, en raison du fort pouvoir d’achat de leurs habitants, associé à une mentalité du jetable. Lors de la Biennale, l’Allemagne se charge désormais de recycler les déchets européens avec art, sans en oublier pour autant l’aspect pratique: l’ensemble du pavillon a été conçu avec des matériaux usagés provenant de 40 pavillons de la dernière Biennale d’art. «Ouvert pour travaux», peut-on lire. Les lattes de bois, tuyaux, plaques, pièces d’aluminium et d’acier qui traînent donnent l’impression d’avoir atterri dans un grand atelier de création. Les réalisateurs d’ARCH+, Summacumfemmer et Buero Juliane Greb ont donc commencé par collecter des résidus, que des étudiants et artisans de toute l’Europe doivent transformer. On scie, on martèle, on transmet son savoir et on partage son expérience. D’ici la fin de la Biennale d’architecture, l’ensemble des matériaux devra être recyclé et réutilisé, notamment pour rénover des maisons vénitiennes.

AUTRICHE

Le pavillon autrichien reste un chantier, ce qui n’était pas vraiment l’intention de ses créateurs, mais ces derniers se sont attiré les foudres de la direction de la Biennale. L’équipe d’architectes, dont le célèbre Herwig Czech, voulait diviser le pavillon: une moitié devait être accessible aux visiteurs de la Biennale, l’autre moitié devait être mise à la disposition des Vénitiens du quartier comme salle de réunion, et aurait donc dû être ouverte sur l’extérieur. Les lieux participatifs sont en effet rares dans ce secteur. Mais la direction de la Biennale a refusé. La salle, dès lors inutilisée, reste donc une exhortation – les visiteurs et visiteuses de la Biennale ne peuvent en tout cas pas y accéder. Les membres de l’équipe s’attendaient cependant à ce refus – pour eux, l’ambivalence de la Biennale et sa relation compliquée avec la ville de Venise qui souffre d’un manque de logements et d’espace sont ainsi clairement mises en exergue.

OUZBÉKISTAN

La construction durable est un des thèmes centraux de la Biennale. Une architecture respectueuse de l’environnement ne doit être que partiellement réinventée. On peut en effet recourir à des méthodes de construction traditionnelles, sachant qu’elles étaient en général parfaitement adaptées aux conditions locales. Avec son pavillon, l’Ouzbékistan s’intéresse à la culture architecturale traditionnelle, à la fois exotique et mystérieuse, des Choresmiens. En collaboration avec des étudiants de Tachkent, Karl Fournier et Olivier Marty de Studio KO ont conçu pour les lieux l’exposition «Unbuild Together: Archaism vs. Modernity». On peut y voir des photographies et maquettes de la ville antique de Toprak-Kala, qui était constituée de briques d’argile séchées à l’air libre. On suppose que les Choresmiens disposaient d’un savoir architectural ingénieux: ils renforçaient les murs avec de petites pierres du désert et utilisaient du sable de rivière capable d’absorber l’humidité. Dans le pavillon, commissaires, artisans, scientifiques et artistes s’inspirent des légendaires constructions du désert et ouvrent la voie vers une plus grande durabilité.

LETTONIE

Ceux et celles qui préfèrent faire du shopping pourront se rendre au pavillon letton où les attend un «super marché du savoir». Plus de 500 produits fantaisistes ont été créés spécialement pour la Biennale, non seulement par la Lettonie, mais aussi par tous les pavillons participants et par les commissaires des Biennales d’architecture précédentes. On peut y acheter du jus de légumes «Wetland», un sachet de chips de la marque «Extreme Nature» ou de la lessive «Villa Frankenstein». À la fin de l’événement, il est prévu d’évaluer ce que le public aura le plus souvent emporté. Mais quelle intention se cache derrière tout cela? Le supermarché symbolise le savoir accumulé dans le cadre de la Biennale, un savoir auquel on a malheureusement trop peu recours dans la pratique. Toutes ces idées, tous ces concepts disparaissent ensuite dans un tiroir et tombent dans l’oubli, telle est la critique émise par les commissaires. Dans ce supermarché, nous pouvons les acheter, les combiner entre eux et les consommer.

FRANCE

La France organise un «Ball Theater». Le pavillon français, conçu par Muoto, abrite une demi-sphère argentée: à la fois pompeuse, glamour et futuriste. À l’intérieur, on peut se contempler dans ses murs réfléchissants et, grâce à une extraordinaire expérience sonore d’écho, se projeter dans un ailleurs où l’on existe dans une meilleure version, tout comme le monde entier d’ailleurs. L’architecture doit être concrètement expérimentée, ressentie et prolongée par la pensée. Ici, au Ball Theater, on ne regarde pas derrière soi avec nostalgie, comme le nom du pavillon pourrait le laisser penser, on se tourne vers l’avenir, on avance plein d’énergie et de créativité vers de nouveaux rivages, vers une société meilleure. La fête est loin d’être finie, et les Français, grands maîtres des bals, s’en réjouissent.

GRANDE-BRETAGNE

Les rituels quotidiens et leur importance pour la cohésion sociale sont au cœur du pavillon britannique au titre énigmatique «Dancing before the Moon». Dans de nombreuses cultures, la lune est le symbole de la vie. Et la danse, c’est bien connu, rapproche les gens. L’équipe des créateurs s’appuie sur l’attirance de nombreuses personnes pour les rituels quotidiens et les superstitions qui insufflent un sens supérieur à la vie et relient les générations, les communautés. De nombreux artistes sont issus de l’immigration et originaires d’une des anciennes colonies britanniques, leurs traditions et rituels ont généralement été abandonnés par leurs descendants qui souhaitaient s’adapter à la société de la majorité. Les artistes placent désormais cet héritage au premier plan dans leurs créations, ils intègrent dans leurs installations les rituels quotidiens de Trinidad, d’Inde ou de Chypre. Tous doivent pouvoir se retrouver dans l’architecture, alors seulement nous pourrons dire que nous vivons vraiment dans un monde commun, tel est leur credo. Et il ne sera certainement pas interdit de danser.

Biennale Architettura 2023

Les fans d’architecture ont encore suffisamment du temps pour visiter la Biennale. Biennale Architettura 2023, Venise, 20 mai – 26 novembre 2023:

labiennale​.org

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Turner 03

Le maître de la lumière

À Martigny, la Fondation Pierre Gianadda présente les chefs‑d’œuvre de William Turner.

Reconnu comme un des plus grands peintres sachant maîtriser la lumière, les couleurs et l’atmosphère, il est également le plus jeune artiste jamais élu à la Royal Academy. William Turner, né à Londres en 1775, signe ses premiers dessins à l’âge de douze ans. Dès 1789, il est admis à la Royal Academy et voyage en Grande-Bretagne, en France et en Suisse – des déplacements qui contribuent largement à son inspiration. Même si Londres et la Tamise restent des motifs récurrents, cet artiste précurseur dans son genre saisit également les jeux de lumière qui imprègnent les Alpes et d’autres régions d’Europe, et ce avec une telle habilité que sa virtuosité est couronnée par son élection en 1802 comme membre à part entière de la Royal Academy. En 1999, David Blayney Brown signait déjà une remarquable exposition intitulée «Turner et les Alpes», qui rencontra un écho exceptionnel. 24 ans plus tard, grâce aux prêts de la Tate Gallery, il a à nouveau orchestré un accrochage autour de différents thèmes illustrés par des huiles, aquarelles et gouaches de cet artiste dont l’œuvre oscille entre romantisme et impressionnisme. 

Fondation Pierre Gianadda
Turner. The Sun is God
Jusqu’au 25 juin 2023
gianadda​.ch

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Basquiat 01

Artiste, rebelle et légende

Le peintre et dessinateur américain Jean-Michel Basquiat est l’un des artistes les plus connus de sa génération et l’une des figures les plus importantes du mouvement néo-expressionniste des années 1980.

Dans le New York des années 1980, la crise économique fait rage, la métropole est devenue insalubre et dangereuse, les Blancs monopolisent la scène artistique. C’est pendant l’été caniculaire de 1977 qu’un jeune homme au sourire ravageur, qui allait rapidement devenir une figure clé du monde de l’art, fait sa première apparition. Sous le pseudonyme de SAMO© («Same Old Shit»), Jean-Michel Basquiat tague des graffitis politico-poétiques sur les rames de métro et les murs du sud de Manhattan en compagnie de son comparse Al Diaz, dans le but d’attirer l’attention sur les inégalités générées par la société de classes. Peu de temps après, ce fils de père haïtien et de mère portoricaine née à Brooklyn arrête l’école et quitte le domicile familial. Hébergé par des amis, il réalise des cartes postales et des t‑shirts d’inspiration punk qu’il vend dans la rue pour gagner un peu d’argent.

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03. novembre 2022 Comedy Serien

De bons moments en série

Que ce soit sur Netflix, Amazon Prime ou Sky, ces nouveautés vous permettront d’adoucir la tristesse de certains soirs d’automne.

Netflix

Le coup d’envoi sera donné le 3 novembre avec la nouvelle série «Blockbuster», une comédie de bureau sur une vidéothèque. Le 4 novembre suivra «Enola Holmes 2», second volet de la comédie policière avec Millie Bobby Brown dans le rôle de la sœur de Sherlock Holmes, une détective qui a plus d’un tour dans son sac. Tim Burton, maître inégalé de l’horreur et de l’étrange, a réalisé la série «Mercredi», une comédie horrifique centrée sur la fille de la très célèbre Famille Addams. Cette série Netflix en huit épisodes débutera le 21 novembre.

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