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Portrait d’entreprises traditionnelles suisses d’exception.

Se perfectionner et développer son entreprise de main de maître, au sens propre du terme, n’est-ce pas ce que l’on peut accomplir de plus beau et de plus grand? Mais qu’une tradition artisanale puisse se perpétuer au fil des siècles et perdure jusqu’à nos jours, à une époque où tout va très vite, est encore plus fascinant. Nous vous présentons ici quelques-unes des plus anciennes entreprises artisanales de Suisse. 

Victorinox

Revenu de Paris et du sud de l’Allemagne après son compagnonnage, le coutelier suisse Karl Elsener fonde en 1884 un atelier de coutellerie à Ibach, dans le canton de Schwytz. Durant les premières années, il doit faire face à la pauvreté et au chômage qui règnent dans la vallée de Schwytz. Mais il crée des emplois avec sa coutellerie et pose les bases d’un atelier de production bientôt florissant en fournissant en 1891 les tout premiers couteaux de soldat à l’armée suisse. En 1897, Karl Elsener développe le produit phare de l’entreprise, encore vendu aujourd’hui: son couteau suisse d’officier et de sport. Désormais, Victorinox est une société d’envergure mondiale synonyme d’excellence et dont la gamme de produits comprend, outre les couteaux de poche, des couteaux de cuisine et couteaux professionnels, des montres, des bagages et des parfums.

victorinox​.com

Furrer Jacot

Après avoir terminé son apprentissage d’orfèvre à Genève, Jean-Jacques Arbenz revient à Schaffhouse, sa ville natale, avec dans ses bagages tous ses ustensiles, des pierres précieuses, de l’or et des dessins. En 1858, il ouvre ainsi un atelier d’orfèvrerie au rez-de-chaussée de la maison familiale. Il transmet ensuite son entreprise à son fils, mais ce dernier n’ayant pas d’enfant, l’atelier est repris en 1943 par Fritz Furrer, lequel épouse la même année Lucienne Jacot – une union créative qui donnera son nom à la manufacture. Cette maison née du rêve de «monsieur» Arbenz est aujourd’hui une entreprise internationale qui repose sur plus de 160 ans de tradition, s’étend jusqu’au Japon et dont les créations joaillières exceptionnelles ont été maintes fois récompensées. 

furrer​-jacot​.com

Strotz AG

Depuis plus de 170 ans, les parapluies de la famille Strotz, fruits d’un savoir-faire artisanal, nous protègent de la bruine et des averses. En 1851, une fois son apprentissage terminé, le fabricant de parapluies Arnold Strotz ouvre son atelier à Uznach, dans le canton de Saint-Gall. Dans un premier temps, il propose ses pièces uniques, fabriquées à la main, dans la région, puis étend la vente à tout le pays. Son fils et son petit-fils continuent de développer l’entreprise dont les parapluies élégants et raffinés sont toujours à la mode. Les ateliers de fabrication actuels, situés dans le quartier de Herrenacker, sont construits en 1954. Aujourd’hui, les représentants de la cinquième génération sont membres de la direction de cette entreprise qui est le dernier fabricant de parapluies de Suisse. Chaque année, la maison qui produit dorénavant aussi bien sur place qu’en Extrême-Orient vend près de 700000 parapluies de ses deux marques: Strotz et Knirps. 

strotz​.ch

La confiserie Sprüngli

L’histoire de la maison Sprüngli commence il y a près de 190 ans. En 1836, David Sprüngli rachète à la veuve de son maître d’apprentissage la confiserie située Marktgasse à Zurich et lui donne son nom. Neuf ans plus tard, la fabrication de chocolat est lancée sous le label David Sprüngli & Fils. En 1859, la confiserie de la Paradeplatz ouvre ses portes et s’avère rapidement être un lieu de rendez-vous apprécié des personnalités célèbres. L’entreprise est ensuite partagée entre les deux frères Sprüngli. La fabrique de chocolat – aujourd’hui Lindt & Sprüngli – devient une entreprise industrielle, tandis que la confiserie Sprüngli reste une maison familiale et artisanale. Actuellement, Sprüngli détient dix-sept magasins de vente à Zurich et dans ses environs et neuf autres en Suisse, en Allemagne et en Autriche. 

spruengli​.ch

Vacheron Constantin

La Suisse est réputée pour son art horloger et pour les entreprises de tradition qu’elle compte dans ce segment. Vacheron Constantin, la plus ancienne manufacture horlogère du monde qui ait exercé son activité sans interruption, en fait partie. La marque, fondée en 1755, est désormais propriété du groupe Richemont et son siège est situé à Plan-les-Ouates. Son histoire commence lorsque Jean-Marc Vacheron, jeune maître horloger âgé de 24 ans, ouvre son atelier à Genève. En 1891, l’homme d’affaires François Constantin rejoint l’entreprise et donne à la manufacture le nom qu’elle porte encore aujourd’hui. En 2005, pour son 250e anniversaire, Vacheron Constantin sort la Tour de l’Île, une montre aux 16 complications composée de 834 pièces et un exemple emblématique de son incomparable savoir-faire. 

vacheron​-constantin​.com

Clos de la République

C’est en 1552 que le Savoyard Pierre Fongeallaz s’est installé à Épesses, au bord du lac Léman, posant ainsi la première pierre d’une entreprise familiale qui est probablement la plus ancienne de Suisse et appartient toujours à la famille fondatrice, même si son nom s’est transformé au fil du temps pour devenir Fonjallaz. Ce domaine viticole baptisé «Le Clos de la République» est actuellement dirigé par Patrick Fonjallaz, représentant de la 13e génération. Les temps n’ont pas toujours été faciles, le commerce et un emploi d’hôtelier ou de cuisinier ont apporté des revenus supplémentaires souvent plus importants que ceux tirés de l’activité viticole. Mais malgré ces aléas, cette entreprise du Vignoble de Lavaux, dont le cépage, le chasselas, est caractéristique de la région, existe depuis plus de 470 ans. 

closdelarepublique​.ch

Orell Füssli

Lorsqu’au début du XVIe siècle, Zurich, ville-état, devient un centre prépondérant de la Confédération, elle charge Christoph Froschauer, immigrant bavarois, de créer une imprimerie. Cela se passe en 1519. Cette imprimerie d’État publie notamment des ouvrages d’Ulrich Zwingli et d’Érasme de Rotterdam et change plusieurs fois de propriétaire au fil des siècles, jusqu’à ce qu’elle soit reprise en 1735 par Conrad Orell et Hans Rudolf Füssli dont elle porte toujours le nom. Elle est également à l’origine de la création de la Neue Zürcher Zeitung, une institution zurichoise encore éditée actuellement. Aujourd’hui, Orell Füssli est une holding suisse active dans l’édition, l’impression et la librairie, et son chiffre d’affaires annuel se monte à quelque 218 millions de CHF.

orellfuessli​.com

La fonderie de cloches Rüetschi AG

Quand une société fête ses 656 ans d’existence, on peut se dire qu’elle n’a probablement jamais cessé d’être maître dans son domaine. Or, c’est en 1367 que le maître fondeur d’Aarau Walter Reber crée son entreprise dont on peut, encore aujourd’hui, admirer le travail – ou plus exactement l’écouter. L’année de la fondation de son atelier, il coule la cloche Barbara que l’on entend toujours carillonner dans la cathédrale de Fribourg. Au début du XIXe siècle, l’entreprise est reprise par des collaborateurs qui lui donnent son nom, Jakob et Sebastian Rüetschi. À présent, la fonderie dont le savoir-faire s’étend de la fonte à la construction métallique en passant par l’ingénierie est dirigée par Jari Putignano. Elle est devenue un centre de compétences pour la technologie campanaire, la fonte artistique et la fonte dédiée à l’architecture, au design et à l’industrie.

guk​.ch

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GWS Vincent van Gogh

Starry, Starry Night

Nous tirons au sort l’image «Nuit étoilée» sous la forme d’un imposant puzzle!

Bernard Buffet 01

Artiste existentialiste et populaire

Jusqu’au 3 septembre 2023, le Kunstmuseum Basel se consacre à un artiste français polarisant, Bernard Buffet.

Les salles de la collection de la Fondation Im Obersteg, aménagées dans le Kunstmuseum Basel, offrent une occasion unique de redécouvrir l’œuvre de jeunesse du peintre français Bernard Buffet. Si ce «peintre de l’existentialisme» est longtemps resté dans l’oubli, l’exposition actuelle nous livre aujourd’hui un aperçu fascinant de son œuvre. On peut y admirer ses impressionnants tableaux, mais également des films, photographies et autres documents – tout autant de témoignages de sa carrière artistique légendaire, de la culture parisienne de l’après-guerre et des nombreuses anecdotes gravitant autour de cet artiste controversé.

Dans son œuvre, Buffet s’intéresse à la face sombre de l’existence: la mort, la faim et le dégoût sont les thèmes de prédilection de ses natures mortes austères et de ses portraits de personnages émaciés et pâles. Son objectif est de montrer la morosité du Paris de l’après-guerre à travers ce style figuratif qui lui est propre. À une vingtaine d’années, il est déjà célébré comme une pop star de la scène artistique et compte parmi les grands noms de la haute société française, au même titre que Brigitte Bardot, Françoise Sagan, Roger Vadim et Yves Saint Laurent, pour n’en citer que quelques-uns. Toutefois, l’engouement à son égard s’essouffle rapidement. Cet artiste qui peint la misère tout en se prenant en photo devant ses châteaux et propriétés n’est plus pris au sérieux. Aujourd’hui, nous portons un regard neuf sur son œuvre qui associe des thèmes existentialistes à un style pictural stéréotypé et dont on apprécie la qualité hors pair. Ses peintures sont avant tout le reflet d’une sous-culture enfiévrée où coexistent glamour et pop.

kunstmuseumbasel​.ch

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Piemontesi 01

Virtuosité et raffinement

Portrait du pianiste tessinois Francesco Piemontesi.

Son enregistrement des 24 Préludes de Claude Debussy est considéré comme l’un des plus beaux jamais réalisés, des critiques renommés le comparent d’ailleurs aux interprétations légendaires d’Arturo Benedetti Michelangeli et de Marc-André Hamelin, entre autres. Où que Francesco Piemontesi se produise, les auditeurs s’accordent en général pour dire que la qualité exceptionnelle de son jeu repose sur trois aspects: sa perfection technique, le raffinement de son expression et une belle palette de timbres. Né en 1983 à Locarno, Francesco Piemontesi grandit à Tenero et donne ses premiers concerts en 1994. À 15 ans, il entre au conservatoire de Lugano et poursuit ensuite ses études à l’École supérieure de Musique, de Théâtre et des Médias de Hanovre. Parmi ses professeurs, il compte Arie Vardi, Alexis Weissenberg et Alfred Brendel.

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Damengambit

En séries limitées

À tous ceux et celles qui, malgré le beau temps, souhaitent passer une ou deux soirées sur Netflix et consorts – sans toutefois courir le risque de ne plus pouvoir en détacher les yeux –, nous recommandons quelques mini-séries de tout genre.

Netflix

En 1991, la police américaine arrêtait Jeffrey Dahmer, aujourd’hui encore un des tueurs en série les plus célèbres du pays. La mini-série en dix épisodes «Dahmer: Monstre – l’histoire de Jeffrey Dahmer» permet désormais de vivre de très près l’histoire de ce grand criminel. Dans «Bodyguard», le sergent David Budd est chargé de protéger la ministre britannique de l’Intérieur, mais une série d’attentats terroristes et ses anciens traumatismes de guerre lui donnent du fil à retordre. Avec ses images d’une incroyable beauté, «Notre planète», premier documentaire Netflix sur la nature, nous ébranle – des prises de vue qui ne seront peut-être plus très longtemps possibles, à moins que nous n’agissions. La mini-série en sept épisodes «Hollywood» revisite l’histoire de l’industrie cinématographique. L’accent est mis sur des artistes émergents qui, à la sortie de la Seconde Guerre mondiale, sont près à tout pour percer. L’exemple type de la mini-série parfaite est pour beaucoup «Le Jeu de la dame». Sur sept épisodes, le public suit le parcours de Beth Harmon, jeune femme originaire du Kentucky et prodige des échecs qui, dans les années 60, bouscule l’ordre de cette discipline dominée par les hommes. Également nouveaux sur Netflix: la mini-série mystère «War Sailor» (diffusée depuis le 2 avril 2023), la série policière «Ennemi public: le livre de la révélation» (en ligne depuis le 5 avril 2023), le thriller «Obsession» et la comédie noire «Florida Man» (tous deux disponibles depuis le 13 avril 2023) ou encore la docusérie Netflix «Working: passer sa vie à la gagner» (en ligne depuis le 17 mai 2023).

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